Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/100

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Napo & vingt-quatre ſur l’Amazone. Elles étoient éloignées les unes des autres de deux, de cinq, de dix, de quinze, quelquefois de vingt journées. La plupart comptoient des individus d’un grand nombre de nations, tous opiniâtrement attachés à leur idiome, à leurs mœurs, à leurs coutumes, & qu’on n’accoutumoit jamais à ſe regarder comme membres d’une même ſociété. Les efforts qu’on faiſoit pour donner de l’extenſion à cet établiſſement n’étoient point heureux & ne pouvoient pas l’être.

Les femmes de cette partie de l’Amérique ne ſont pas fécondes, & leur ſtérilité augmente lorſqu’on les fait changer de demeure. Les hommes ſont foibles ; & l’habitude où ils ſont de ſe baigner à toute heure, n’augmente pas leur force. Le climat n’eſt pas ſain, & les maladies contagieuſes y ſont fréquentes. On n’a pas encore réuſſi, & il eſt vraiſemblable qu’on ne réuſſira jamais à tourner l’inclination de ces ſauvages vers la culture. Ils ſe plaiſent à la pêche & à la chaſſe, qui ne ſont pas favorables à la population. Dans un pays preſque entièrement ſubmergé, il y a peu de poſitions commodes pour des