établiſſemens. Ils ſont, la plupart, ſi éloignés les uns des autres, qu’il leur eſt impoſſible de ſe ſecourir. Les nations qu’on pourroit travailler à incorporer, ſont trop iſolées ; la plupart enfoncées dans des lieux inacceſſibles, & ſi peu nombreuſes, qu’elles ſe réduiſent ſouvent à cinq ou ſix familles.
De tous les Indiens que les Jéſuites Eſpagnols avoient raſſemblés & qu’ils gouvernoient, c’étoient ceux qui avoient acquis le moins de reſſort. Il faut que chaque miſſionnaire ſe mette à leur tête pour les forcer à recueillir du cacao, de la vanille, de la ſalſe-pareille, que la nature libérale leur préſente, & qu’on envoie tous les ans à Quito, qui en eſt éloigné de trois cens lieues, pour les échanger contre des choſes de premier beſoin. Une cabane ouverte de tous côtés, formée de quelques lianes & couverte de feuilles de palmier, peu d’outils pour l’agriculture, une lance, des arcs & des flèches pour la chaſſe, des hameçons pour la pêche, une tente, un hamac & un canot : voilà tout leur bien. C’eſt juſques-là qu’on eſt parvenu à étendre leurs déſirs. Ils ſont ſi contens de ce qu’ils poſſèdent, qu’ils ne ſou-