Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/120

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Les heureux prélats, preſque tous Européens, qui rempliſſent ces ſièges honorables, vivent très-commodément avec les émolumens attachés aux fonctions de leur miniſtère, & avec une penſion, depuis douze mille cinq cens juſqu’à trente mille livres que le fiſc leur donne.

Parmi les paſteurs ſubalternes, il n’y a que les miſſionnaires fixés dans les bourgades Indiennes qui ſoient payés par le gouvernement : mais les autres trouvent des reſſources ſuffiſantes dans les peuples ſuperſtitieux qu’ils ſont chargés d’édifier, d’inſtruire & de conſoler. Outre un tribut annuel que chaque famille doit à ſon curé, il lui faut quarante ſols pour chaque naiſſance, pour chaque mariage, pour chaque enterrement. La loi, qui réduit cette contribution à la moitié pour les pauvres & à rien pour les indigens, eſt rarement reſpectée. L’avidité des prêtres s’eſt même portée juſqu’à doubler ce honteux ſalaire dans la région des mines.

On tolère quelques aſyles pour des vieilles filles à Bahia & à Rio-Janeiro : mais jamais il ne fut permis, dans le Bréſil, de fonder