Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/180

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de tous ces diamans s’eſt élevé par an à 3 420 000 liv. À cette évaluation, qui ne comprend que ce qui étoit enregiſtré, il faut ajouter ce qu’on n’a pas déclaré pour éviter le droit de deux & trois quarts pour cent qu’il faut payer à la compagnie des Indes.

Entre ces diamans, il y en avoit un d’une forme très-irrégulière, qui peſoit 193 karats tout taillé. Il appartenoit à un Arménien qui refuſa de le céder à l’impératrice de Ruſſie pour deux millions cinq cens mille livres & une rente viagère de ving-cinq mille francs. Perſonne ne ſe préſenta pour l’acheter ; & ce négociant fut trop heureux que M. Orloff renouvelât quelque tems après l’offre de deux millions cinq cens mille liv. mais ſans penſion. En 1772, Catherine voulut bien accepter, le jour de ſa fête, des mains de ſon favori, ce riche préſent.

Il étoit à craindre que les révolutions, qui bouleverſent ſi ſouvent l’Indoſtan, ne rendiſſent les diamans plus rares. On fut raſſuré par une découverte, qui en 1728, fut faite au Bréſil ſur quelques branches de la rivière das Caravelas, & à Serro de Frio dans la province de Minas-Geraes.