Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/248

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à proportion du poids qu’elles avoient à ſoutenir. L’extrême séchereſſe de la terre où les pluies les plus abondantes ne pénètrent jamais bien avant, parce que le ſoleil les repompe en peu de tems, & des rosées continuelles qui humectent ſa ſurface, leur donnoient une direction horizontale, au lieu de la perpendiculaire que les racines prennent ordinairement en d’autres climats.

Les arbres qui croiſſoient au ſommet des montagnes & dans des endroits eſcarpés, étoient très-durs. Ils ſe laiſſoient à peine entamer par l’inſtrument le plus tranchant. Tels étoient l’agouti, le palmiſte, le barata, qu’on a depuis ſi utilement employés dans la charpente : tels étoient le courbaril, le mancenilier, l’acajou, le bois de fer, qui ſe ſont trouvés propres aux ouvrages de menuiſerie : tel l’acomat, qui, caché en terre ou exposé à l’air, ſe conſerve long-tems, ſans être attaqué par les vers ou pourri par l’humidité : tel le mapou, dont le tronc de quatre ou cinq pieds de diamètre, ſur une flèche de quarante ou cinquante, ſervoit à former des canots d’une ſeule pièce.

Les vallées, fertilisées aux dépens des