de Louis XIV, réunit ſes forces pour empêcher l’accroiſſement d’une puiſſance déjà trop redoutable. L’anéantiſſement où la plus mauvaiſe adminiſtration avoit plongé l’Eſpagne ; l’eſprit de bigoterie, & par conséquent de foibleſſe, qui dominoit alors en France, procurèrent à la ligue des ſuccès dont on voit peu d’exemples dans l’union de pluſieurs puiſſances contre une ſeule. Cette ligue prit un aſcendant que des victoires également glorieuſes & utiles, augmentoient à chaque campagne. Bientôt il ne reſta aux deux couronnes ni forces, ni réputation. Pour comble de malheur, leurs déſaſtres étoient l’objet de la joie univerſelle. Tous les cœurs étoient fermés à la compaſſion.
L’Angleterre & la Hollande, après avoir prodigué leur ſang & leurs tréſors pour l’empereur, devoient enfin s’occuper de leurs intérêts qui les appelloient en Amérique. Elle leur offroit des conquêtes riches & faciles. L’Eſpagne, depuis la deſtruction de ſes galions à Vigo, n’avoit pas un vaiſſeau ; & la France, avant même d’avoir éprouvé ces terribles revers, qui la conduiſirent ſur les bords du précipice, avoit laiſſé