les ſoutiens de la vie. Depuis que des faits plus multipliés, des témoignages plus impoſans, des relations plus authentiques ont diſſipé les doutes des plus incrédules, on a vu des philoſophes qui cherchoient à juſtifier cette pratique de pluſieurs peuples ſauvages. Ils ont continué à s’élever avec force contre la barbarie des ſouverains qui, par un caprice, envoyoient leurs malheureux ſujets aux boucheries de la guerre : mais ils ont pensé qu’il étoit indifférent qu’un cadavre fut dévoré par un homme ou par un vautour.
Peut-être, en effet, cet uſage n’a-t-il en lui-même rien de criminel, rien qui répugne à la morale : mais combien les conséquences n’en ſeroient-elles pas pernicieuſes ? Quand vous aurez autorisé l’homme à manger la chair de l’homme, ſi ſon palais y trouve de la faveur, il ne vous reſtera plus qu’à rendre la vapeur du ſang agréable à l’odorat des tyrans. Imaginez alors ces deux phénomènes communs ſur la ſurface du globe ; & arrêtez vos regards ſur l’eſpèce humaine, ſi vous pouvez en ſupporter le ſpectacle.
Au Bréſil, les têtes des ennemis, maſſa-