Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/218

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de ce Nouveau-Monde, ne crut rien devoir à des peuples qui n’avoient, ni ſa couleur, ni ſes uſages, ni ſa religion. Il ne vit en eux que des inſtrumens de ſon avarice, & il les chargea de fers. Ces hommes foibles & qui n’avoient pas l’habitude du travail, expirèrent bientôt dans les vapeurs des mines, ou dans d’autres occupations preſque auſſi meurtrières. Alors, on demanda des eſclaves à l’Afrique. Leur nombre s’eſt accru, à meſure que les cultures ſe ſont étendues. Les Portugais, les Hollandois, les Anglois, les François, les Danois : toutes ces nations, libres ou aſſervies, ont cherché ſans remords une augmentation de fortune dans les ſueurs, dans le ſang, dans le déſeſpoir de ces malheureux. Quel affreux ſyſtême !

La liberté, eſt la propriété de ſoi. On diſtingue trois ſortes de liberté. La liberté naturelle, la liberté civile, la liberté politique : c’eſt-à-dire, la liberté de l’homme, celle du citoyen & celle d’un peuple. La liberté naturelle, eſt le droit que la nature a donné à tout homme de diſpoſer de ſoi, à ſa volonté. La liberté civile, eſt le droit que la ſociété doit garantir à chaque citoyen