Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/116

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la fin de 1774, avec une douce ſatiſfaction du bonheur ſi rare d’avoir ſauvé, pour ainſi dire, une colonie importante, & de l’avoir enrichie d’une nouvelle branche d’induſtrie. Indépendamment de cette reſſource, la Martinique avoit des avantages naturels, qui ſembloient devoir l’élever en peu de tems à une fortune conſidérable. De tous les établiſſemens François, elle a la plus heureuſe ſituation, par rapport aux vents qui règnent dans ces mers. Ses ports ont l’ineſtimable commodité d’offrir un aſyle sûr contre les ouragans qui déſolent ces parages. Sa poſition l’ayant rendue le ſiège du gouvernement, elle a reçu plus de faveurs, & joui d’une adminiſtration plus éclairée & moins infidèle. L’ennemi a conſtamment reſpecté la valeur de ſes habitans, & l’a rarement provoquée, ſans avoir lieu de s’en repentir. Sa paix intérieure n’a jamais été troublée, même lorſqu’en 1717, excitée par un mécontentement général, elle prit le parti, peut-être audacieux, mais conduit avec meſure, de renvoyer en Europe un gouverneur & un intendant qui la faiſoient gémir ſous le deſpotiſme de leur avarice. L’ordre, la tranquillité, l’union que