Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/186

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par ſon crédit. Pour les cultivateurs qu’il chériſſoit par préférence à tous les autres colons, il les ſecondoit par tous les encouragemens qui dépendoient de ſon induſtrieuſe activité.

Ces changemens heureux n’avoient beſoin que de prendre de la conſiſtance. Le ſage gouverneur imagina que des femmes pouvoient ſeules cimenter à jamais le bonheur des hommes & la proſpérité de la colonie, par les doux plaiſirs qui amènent la population. Cette idée étoit naturelle. Mais quelles devoient être les femmes dont on pouvoit ſe promettre des effets auſſi doux ! Des femmes nées de parens honnêtes & bien élevées, des femmes ſages & laborieuſes ; des femmes qui devinſſent un jour dignes épouſes & tendres mères. La diſette abſolue dm ſexe, dans le nouvel établiſſement, condamnoit l’autre au célibat. Dogeron ſongea à remédier à cette eſpèce d’indigence qui eſt la plus cruelle à ſupporter, & qui précipite l’homme dans la mélancolie & dans le dégoût d’une vie qui manque pour lui de l’attrait le plus puiſſant. La métropole lui fit paſſer cinquante jeunes perſonnes qu’on