Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/224

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Port-au-Prince. Une frégate pourroit ſans riſque, venir les y braver. Elle ſuffiroit pour intercepter à l’entrée ou à la ſortie, tous les navires marchands qui navigueroient ſans eſcorte.

Cependant un port ſi défavorable a décidé la conſtruction de la ville. Elle occupe en longueur ſur le rivage, douze cens toiſes, c’eſt-à-dire, preſque toute l’ouverture que la mer a creusée au centre de la côte de l’Oueſt. Dans ce grand eſpace qui s’enfonce à une profondeur d’environ cinq cens cinquante toiſes, ſont comme perdues cinq cens cinquante-huit maiſons, ou cafés, diſpersées dans vingt-neuf rues. L’écoulement des ravines qui tombent des mornes, entretient dans ce séjour une humidité continuelle & mal-ſaine. Ajoutez à cette incommodité, le peu de sûreté d’une place, qui, commandée du côté de la terre, eſt par-tout abordable du côté de la mer. Les iflets même qui diſtinguent les deux ports, loin de garantir d’une deſcente, ne ſerviroient qu’à la couvrir.

Tel eſt l’emplacement que des intérêts particuliers ont fait malheureuſement choiſir