eſt permis… je m’arrête. L’indignation me pouſſeroit trop loin. Mais il convient d’avertir le gouvernement que l’affreux ſyſtême des corvées eſt encore plus funeſte à ſes colonies. La culture des terres, par la nature du climat & la nature des productions, exigeant plus de célérité, ne peut que ſouffrir extrêmement de l’abſence de ſes agens, qu’on occupe loin de leurs ateliers à des ouvrages publics, ſouvent inutiles, & toujours faits pour des bras oiſifs. Si la métropole, malgré la foule des moyens qu’elle a ſous la main, n’eſt pas encore parvenue à corriger ou à tempérer la vexation des corvées, elle doit juger combien il en réſulte d’inconvéniens au-delà des mers, quand la direction de ces travaux eſt confiée à deux adminiſtrateurs qui ne peuvent être ni dirigés, ni redreſſés, ni arrêtés, dans l’exercice arbitraire d’un pouvoir abſolu. Mais le fardeau des corvées eſt doux & léger, au prix de celui des impôts.
LI. Les impôts ſont-ils convenablement aſſis dans les iſles Françoiſes ?
On peut définir l’impôt, une contribution pour la dépenſe publique, qui eſt néceſſaire à la conſervation de la propriété particulière. La jouiſſance paiſible des terres