Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/285

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ſent tout. Il n’y a plus de ventes, plus d’achat, plus de circulation. À peine le colon retire-t-il ſes frais.

En Europe, le colon qui a peu de terres, & qui ne peut faire que des avances peu conſidérables, cultive à proportion auſſi utilement que celui dont les domaines ſont étendus & les tréſors immenſes. Dans les iſles, l’exploitation de la moindre habitation exige des dépenſes qui ſuppoſent d’aſſez grands moyens.

En Europe, c’eſt en général un citoyen qui doit à un autre citoyen : l’état n’eſt pas appauvri par ces dettes intérieures. Les dettes des iſles ſont d’une autre nature. Pluſieurs colons, pour travailler à leurs défrichemens, pour ſe relever du malheur des guerres qui avoient arrêté leurs exportations, ſe ſont tellement obérés par la reſſource des emprunts, qu’on peut les regarder plutôt comme des fermiers du commerce, que comme les propriétaires des habitations.

Soit que ces réflexions aient échappé au miniſtère de France, ſoit que les circonſtances l’aient entraîné loin de ſes vues, il