Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/34

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toutes les poſſeſſions de Malthe pour 500 000 livres. Juſque-là ſa conduite étoit digne d’éloges : il devoit rejoindre au corps de l’état autant de branches de la ſouveraineté. Mais il ne falloit pas remettre ces importantes poſſeſſions ſous le joug d’une compagnie excluſive, que l’expérience, d’accord avec les principes, proſcrivoit également. Le miniſtère eſpéra vraiſemblablement qu’une ſociété dans laquelle on incorporoit celles d’Afrique, de Cayenne, de l’Amérique Septentrionale, & le commerce qui commençoit à ſe faire ſur les côtes de Saint-Domingue, deviendroit une puiſſance inébranlable, par les grandes combinaiſons qu’elle auroit occaſion de faire, & par la facilité de réparer d’un côté les malheurs qu’elle pourroit eſſuyer d’un autre. On crut aſſurer ſes hautes deſtinées en lui prêtant ſans intérêt pour quatre ans, le dixième du montant de ſes capitaux, en déchargeant de tous droits les denrées qu’elle porteroit dans ſes établiſſemens, & en proſcrivant autant qu’il ſeroit poſſible, la concurrence Hollandoiſe.

Malgré tant de faveurs, la compagnie n’eut pas un inſtant d’éclat. Ses fautes ſe multi-