Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/35

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

plièrent en proportion de l’étendue des conceſſions dont on l’avoit accablée. L’infidélité de ſes agens, le déſeſpoir des colons, les déprédations des guerres, d’autres cauſes portèrent le plus grand déſordre dans ſes affaires. La chute de cette ſociété paroiſſoit aſſurée & prochaine en 1674 ; lorſque la cour jugea qu’il lui convenoit d’en payer les dettes qui montoient à 3 523 000 liv. & de lui rembourſer ſon capital, qui étoit de 1 287 185 l. Ces conditions généreuſes firent réunir à la maſſe de l’état des poſſeſſions précieuſes qui lui avoient été juſqu’alors comme étrangères. Les colonies furent véritablement Françoiſes ; & tous les citoyens, ſans diſtinction, eurent la liberté de s’y fixer, ou d’ouvrir des communications avec elles.

IV. Les iſles Françoiſes recouvrent la liberté. Obſtacles qui s’oppoſent encore à leurs progrès.

Il ſeroit difficile d’exprimer les tranſports de joie que cet événement excita dans les iſles. Les fers ſous leſquels on gémiſſoit depuis ſi longtems étoient rompus ; & rien ne paroiſſoit déſormais pouvoir ralentir l’activité du travail & de l’induſtrie. Chaque colon donnoit carrière à ſon ambition : chacun ſe flattoit d’une fortune prochaine & ſans bornes. Si leur confiance fut trompée, il n’en