Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/385

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jets vaſtes, qui bravent les dangers, les haſards & les travaux, dont ils ne voient que deux iſſues, la mort ou la fortune ; qui ne connoiſſent que les extrémités de l’opulence, ou de la misère : également propres à renverſer ou à ſervir la patrie, à la dévaſter ou à l’enrichir.

Les iſles furent encore l’aſyle des négocians, que le malheur de leurs affaires, ou les pourſuites de leurs créanciers, avoient réduits à l’indigence & plongés dans l’oiſiveté. Forcés de manquer à leurs engagemens, cette diſgrâce fut pour eux la route de la proſpérité. Après quelques années, on les vit rentrer avec éclat, & monter à la plus haute conſidération, dans les provinces d’où l’ignominie & un abandon univerſel les avoient bannis.

Cette reſſource étoit encore plus néceſſaire à de jeunes gens, que la première efferveſcence de l’âge des plaiſirs, avoit entraînés dans les excès de la débauche & du dérangement. S’ils n’euſſent quitté leur pays, la honte & le décri, qui ne manquent jamais de flétrir l’âme, les auroient empêchés d’y recouvrer les bonnes mœurs & l’eſtime pu-