Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/553

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Quelques-uns conſomment en totalité, ce qu’ils tirent de ces poſſeſſions éloignées ; les autres font de leur ſuperflu la baſe d’un commerce floriſſant avec leurs voiſins. Ainſi chaque nation propriétaire dans le Nouveau-Monde, quand elle eſt vraiment induſtrieuſe, gagne moins encore par le nombre des hommes qu’elle entretient au loin ſans aucuns frais, que par la population que lui procure au-dedans celle du dehors. Pour nourrir une colonie dans l’autre hémiſphère, il lui faut cultiver une province en Europe ; & ce ſurcroît d’occupation augmente ſa force intérieure, ſa richeſſe réelle. Tout le globe ſe reſſent de cette impulſion.

Les travaux des colons, établis dans ces iſles long tems méprisées, ſont l’unique baſe du commerce d’Afrique ; étendent les pêcheries & les défrichemens de l’Amérique Septentrionale ; procurent des débouchés avantageux aux manufactures d’Aſie ; doublent, triplent peut-être l’activité de l’Europe entière. Ils peuvent être regardés, comme la cauſe principale du mouvement rapide qui agite l’univers. Cette fermentation doit augmenter, à meſure que des cultures ſi ſuſcepti-