Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/554

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bles d’extenſion approcheront davantage de leur dernier terme.

XLVII. Moyen le plus propre à multiplier les productions de l’archipel de l’Amérique.

Rien ne ſeroit plus propre à avancer cet heureux période, que le ſacrifice du commerce excluſif, que ſe ſont réſervé toutes les nations, chacune dans les colonies qu’elle a fondées. La liberté illimitée de naviguer aux iſles, exciteroit les plus grands efforts, échaufferoit les eſprits par une concurrence générale. Les hommes qui, oſant invoquer l’amour du genre-humain, puiſent leurs lumières dans ce feu ſacré, ont toujours fait des vœux pour voir tomber les barrières qui interceptent la communication directe de tous les ports de l’Amérique, avec tous les ports de l’Europe. Les gouvernemens qui, preſque tous corrompus dans leur origine, ne peuvent ſe conduire par les principes de cette bienveillance univerſelle, ont cru que des ſociétés, fondées la plupart ſur l’intérêt particulier d’une nation ou d’un ſeul homme, devoient reſtreindre à leur métropole toutes les liaiſons de leurs colonies. Ces loix prohibitives, ont-ils dit, aſſurent à chaque nation commerçante de l’Europe, la vente de ſes productions territoriales, des moyens pour ſe