Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/555

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procurer des denrées étrangères dont elle a beſoin, une balance avantageuſe avec toutes les autres nations commerçantes.

Ce ſyſtême, après avoir été jugé long-tems le meilleur, s’eſt vu vivement attaqué, lorſque la théorie du commerce a franchi les entraves des préjugés. Aucune nation, a-t-on dit, n’a dans ſa propriété de quoi fournir à tous les beſoins que la nature ou l’imagination donnent à ſes colonies. Il n’y en a pas une ſeule qui ne ſoit obligée de tirer de l’étranger de quoi compléter les cargaiſons qu’elle deſtine pour ſes établiſſemens du Nouveau-Monde. Cette néceſſité met tous les peuples dans une communication, du moins indirecte, avec ces poſſeſſions éloignées. Ne ſeroit-il pas raiſonnable d’éviter la route tortueuſe des échanges, & de faire arriver chaque choſe à ſa deſtination par la ligne la plus droite ? Moins de frais à faire, des conſommations plus conſidérables, une plus grande culture, une augmentation de revenu pour le fiſc : mille avantages dédommageroient les métropoles du droit excluſif qu’elles s’arrogent toutes à leur préjudice réciproque.

Ces maximes ſont vraies, ſolides, utiles :