Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/79

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

fourniront des facilités pour établir des habitations nouvelles.

Juſqu’ici, aucune conſidération n’a pu fixer ces Indiens. La plus sûre voie, pour y réuſſir, ſeroit de leur diſtribuer des vaches qu’ils ne pourroient nourrir qu’en abattant des bois & en formant des prairies. Les légumes, les arbres fruitiers dont on enrichiroit leur demeure, ſeroient un moyen de plus pour prévenir leur inconſtance. Il eſt vraiſemblable que ces reſſources qu’ils n’ont jamais connues, les dégoûteroient avec le tems, de la chaſſe & de la pêche, qui ſont actuellement les ſeuls ſoutiens de leur misérable & précaire exiſtence.

Un préjugé bien plus funeſte reſteroit à vaincre. Il eſt généralement établi chez ces peuples que les occupations sédentaires ne conviennent qu’à des femmes. Cet orgueil inſensé avilit tous les travaux aux yeux des hommes. Un miſſionnaire intelligent ne perdroit pas ſon tems à combattre cet aveuglement. Il anobliroit la culture, en travaillant lui-même avec les enfans ; & il réuſſiroit par ce noble & heureux ſtratagême, à donner aux jeunes gens des mœurs nouvelles. Peut-