Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/80

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être parviendroit-on à vaincre l’indolence des pères même, ſi l’on ſavoit leur donner des beſoins. Il n’eſt pas ſans vraiſemblance qu’ils demanderoient à la terre des productions pour les échanger contre des marchandiſes dont l’uſage leur ſeroit devenu néceſſaire.

Ce but ſalutaire s’éloigneroit infiniment, ſi l’on aſſujettiſſoit les ſauvages réunis à une capitation & à des corvées, comme ſe le ſont permis les Portugais & les Eſpagnols ſur les bords de l’Amazone, de Rio-Negro & de l’Orénoque. Il faut que ces peuples aient joui pendant des ſiècles, des bienfaits de la civiliſation, avant d’en porter les charges. Cependant, après cette révolution heureuſe, la Guyane ne rempliroit encore que très-imparfaitement les vues étendues que peut avoir la cour de Verſailles. Jamais les foibles mains des Indiens ne feront croître que des denrées de valeur médiocre. Pour obtenir de riches productions, il faudra recourir néceſſairement aux bras nerveux des nègres.

On craint la facilité qu’auront ces eſclaves pour déſerter de leurs ateliers. Ils ſe réfu-