Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/222

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travaux de l’agriculture à la fainéantiſe où le préjugé les laiſſoit orgueilleuſement croupir. Les uns & les autres recevoient du gouvernement un terrein convenable & de quoi l’enſemencer, un fuſil, une hache, une pioche, une vache & ſon veau, un coq & ſix poules, avec une nourriture ſaine & abondante durant trois ans. Quelques officiers, quelques hommes riches avoient formé des plantations aſſez conſidérables qui occupoient huit mille eſclaves.

Cette peuplade envoyoit à la France quatre-vingts milliers d’indigo, quelques cuirs & beaucoup de pelleteries. Elle envoyoit aux iſles du ſuif, des viandes fumées, des légumes, du riz, du maïs, du brai, du goudron, du merrein & des bois de charpente. Tant d’objets réunis pouvoient valoir 2 000 000 livres. Cette ſomme lui étoit payée en marchandiſes d’Europe & en productions des Indes Occidentales. La colonie recevoit même beaucoup plus qu’elle ne donnoit ; & c’étoient les frais de ſouveraineté qui lui procuroient ce ſingulier avantage.

Les dépenſes publiques furent toujours