Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/455

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velle famille croſſoit & proſpéroit, à l’exemple des autres. Toutes enſemble compoſoient une population de dix-huit mille âmes.

Qui eſt-ce qui ne ſera pas touché de l’innocence des mœurs & de la tranquilité de cette heureuſe peuplade ? Qui eſt-ce qui ne fera pas des vœux pour la durée de ſon bonheur ? Qui eſt-ce qui n’élève pas, par la pensée, une muraille inexpugnable qui sépare ces colons de leurs injuſtes & turbulans voiſins ? On ne voit point de terme au mal-être des peuples ; le terme de leur bien-être eſt au contraire toujours prochain. Il faut une longue ſuite d’événemens favorables pour les tirer de la misère ; il ne faut qu’un inſtant pour les y précipiter. Puiſſent les Acadiens être exceptés de cette malédiction générale. Hélas, je crains bien qu’il n’en ſoit rien !

Les Anglois ſentirent, en 1749, de quel profit pouvoit être à leur commerce la poſſeſſion de l’Acadie. La paix, qui devoit laiſſer beaucoup de bras dans l’inaction, donnoit, par la réforme des troupes, un moyen de peupler & de cultiver un terrein vaſte & fécond. Le miniſtère Britannique offrit à tout