Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/78

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danſes, qu’ils ſe mettent en marche. Les jeunes mariées ſuivent un jour ou deux leurs époux : mais ſans donner aucun ſigne de chagrin ou de triſteſſe. Des femmes qui ne pouſſent pas un cri dans les douleurs de l’accouchement, oſeroient-elles amollir par des pleurs, même de tendreſſe, les défenſeurs, les vengeurs de la patrie ?

Ils ont pour toutes armes, une eſpèce de javelot hériſſé de pointe d’os ; ils ont un caſſe-tête. Avant l’arrivée des Européens, ce n’étoit qu’une petite maſſue d’un bois très-dur, de figure ronde, avec un côté tranchant. Aujourd’hui, c’eſt une petite hache, qu’ils manient avec une dextérité ſurprenante. La plupart n’ont aucune arme défenſive : mais s’il leur arrive d’attaquer les paliſſades qui entourent les bourgades, ils ſe couvrent le corps d’un bois léger. Quelques-uns d’entre eux, qui ſe faiſoient une manière de cuiraſſe d’un tiſſu de jonc, y renoncèrent, dès qu’ils virent qu’elle n’étoit pas à l’épreuve des armes à feu.

L’armée ſe fait ſuivre, dans ſes expéditions, par les rêveurs qui, ſous le nom de jongleurs, décident trop ſouvent des