Page:Raynal - La Cigale et la Fourmi, 1853.djvu/9

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REBECCA, sévèrement.

Taisez-vous, ignorant ! Vous verrez tout à l’heure

Qu’à ces contes en l’air il ajoutera foi.

ZINGARINE, avec une dignité modeste.

Rien n’est commun, madame, entre la ruse et moi.

J’espérais de mes maux vous faire ici l’histoire ;

Mais vous m’en dispensez en refusant d’y croire.

FLAGEOLIN.

Non, non, dites toujours.

REBECCA, outrée, à son neveu.
Seule j’ordonne ici !

Nous n’avons pas besoin d’un semblable récit.

(À Zangarine :)

Votre mère a bien fait ; et je l’estime heureuse

D’avoir pu s’affranchir d’une fille coureuse.

ZINGARINE, froidement.

Tout en m’interrompant quand je vous déplaisais,

Vous croyiez donc, madame, à ce que je disais ?

REBECCA, avec vivacité.

Si vous désirez tant qu’enfin je me prononce,

On doute des vertus que la misère annonce.

FLAGEOLIN, consterné.

Ah ! ma tante…

ZINGARINE.
Ô mon Dieu !
REBECCA.
Silence, encore un coup !

Tous deux décidément vous m’ennuyez beaucoup.