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est en bas, son ventre repose à terre, et on attache ses mains à des anneaux qui sont scellés aux dalles. Enfin, pour augmenter l’humiliation de l’élève corrigée, et permettre à toute la classe de lire sur ses traits la honte qui l’accable et la douleur dont elle souffre, un hausse-col en fer fixé sous le menton lui tient la tête relevée et montre son visage à toutes ses camarades.

Presque toutes celles qui passent sous le martinet de la sœur Sainte-Eugénie ne peuvent se défendre de pleurer et de pousser des cris, et si perçants parfois, qu’on les entend du fond de la cour de récréation qui est pourtant bien éloignée de notre classe. Parfois aux cris d’en haut, se mêlent les soupirs d’en bas, auxquels la nourriture du couvent, la position où l’on nous met, la façon dont on nous tient les fesses, la douleur, la colère, l’insolence, l’espièglerie nous disposent. Le fouet nous est administré pour les moindres peccadilles. De plus, en dehors de la grande correction au milieu de la classes, à cul nu, comme disent mes amies, il y a d’autres fessées qui sont presque aussi douloureuses et parfois plus humiliantes. La