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effrayée, mais Valentine ne put se retenir de rire, et elle éclata. Mais, hélas ! autre chose que son rire éclata aussi.

La sœur, en entendant les cris de la chatte, s’était réveillée en sursaut ; elle avait allumé une chandelle et elle promenait ses yeux sur le dortoir. Mais nous étions fourrées sous les draps avec le chat, mais mon lit était très étroit, les rideaux en avaient été enlevés, et il était impossible, si l’on y regardait attentivement, de ne pas voir que je n’y étais pas seule. La sœur ayant remarqué le gonflement inusité de la couverture, se lève à la hâte. Ce fut une minute inoubliable. Quelle frayeur j’avais. J’entends encore le lit craquant sous son poids ; nous nous serrions l’une contre l’autre et Valentine, je crois bien, n’était pas plus rassurée que moi : elle pissait de peur sur mes jambes. Enfin la sœur est devant nous, elle lève le drap :

— Ah ! les petites misérables, s’écrie-t-elle, et elle ne peut retenir une exclamation d’étonnement en voyant la chatte qu’elle saisit par la queue et qu’elle jette au milieu du dortoir. « Voulez-vous