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hurle de toutes mes forces, je demande grâce, je dis des insultes, je rugis, l’un de mes pieds mal attaché parvient à se débarrasser de ses entraves, et se met à lancer de grands coups dans le battant de la porte. La sœur fouette encore plus fort, et accompagne chaque coup d’une remarque qui me couvre de confusion.

— Hein ! sens-moi cela, coquine, et cela !… Sur le cul, tu en auras, je te le promets ! Encore ! Encore !… Ah ça ! veux-tu tenir ta jambe tranquille ?… Tes joues de derrière n’ont pas assez de couleur, je vais leur en donner… Veux-tu finir, et me bien présenter le postérieur au fouet. Ah ! je vais t’apprendre, tu sais, à te tenir et à être sage… La reçois-tu la fessée ? Tu ne fais pas la fière, je crois, maintenant qu’il faut que ton derrière fasse connaissance dans un instant avec Madame du Bouleau, surtout quand on a des fesses de cette proportion.

Et l’impitoyable sœur me frappe toujours. Enfin la correction cesse, je crois qu’on va me délivrer, mais non, on me laisse là sans me dire une parole ; j’en-