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d’un dessin plus ferme et plus délicat que les miens : et encore, à mon goût, sont-ils trop gros. Mes hanches s’arrondissent délicatement, mes cuisses sont fortes, mon mollet mince, mais bien fait. Après m’être regardée le devant, je me suis tournée et j’ai aimé mes larges épaules et mes belles grosses fesses. S’est-on amusé à taper sur elles au couvent. N’importe ! Je suis une jolie fille et l’homme qui me prendra ne sera pas malheureux. Mais, j’y songe ? Comment sera-t-il, mon mari ? Blond ou brun, grand ou petit ? Je veux toujours qu’il soit bien doux, bien empressé à me satisfaire et à m’aimer. Un baiser d’un mari, ça doit être si bon ! Je voudrais embrasser mon professeur de danse : ça me donnerait un avant-goût de la chose.

Pendant que je me divertissais à me regarder le derrière, à écarter et à avancer mes fesses vers la glace, j’ai entendu la porte de la rue se refermer : c’était ma tante. J’ai eu grand-peur d’être surprise et je me suis hâtée de m’habiller.

Ma grande joie, maintenant, c’est de pouvoir me coucher et me lever à l’heure