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chemise elle-même, et, toute nue, je m’enveloppe dans les draps, de manière à ce qu’ils couvrent mes formes sans les déguiser. Le contact fin de la toile me chatouillait agréablement et je prenais plaisir à me caresser tout le corps. À un moment, je fus si excitée, que je roulai une partie du drap entre mes jambes, puis je me frottai sur ce bourrelet voluptueux jusqu’à ce que j’eusse éprouvé la plus exquise des jouissances. Un peu honteuse, je m’éveillais de mon ivresse, quand, tout à coup, la porte s’est ouverte et ma tante a paru :

— Est-ce que vous êtes souffrante, Rose ? m’a-t-elle dit.

— Non, ma tante, mais je ne puis dormir.

— Aussi pourquoi vous agitez-vous comme cela, s’est-elle écriée, en remettant les couvertures sur mon lit. Il faut souffler cette bougie et ne plus songer à rien : vous êtes trop préoccupée, ma fille.

Je me suis tournée dans la ruelle pour qu’elle ne vît pas ma figure rouge et elle ne s’est pas aperçue de mon trouble ni de ma frayeur.