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28 mai.

Il faisait si chaud aujourd’hui, que j’ai obtenu de ma tante la permission d’aller aux bains. L’eau tiède m’a rafraîchie tout en me donnant cette sensation de chaleur modérée qui est si agréable.

Quand j’en suis sortie, j’étais alerte et joyeuse, un petit vent s’était élevé qui me fouettait les jupes sur mon corps et devait joliment dessiner ma croupe et mes jambes. À un moment, je me retournai et je vis deux jeunes garçons qui regardaient précisément le bas de mon corps ; je leur ai fait de gros yeux de reproche et d’indignation, mais je n’ai pu ensuite m’empêcher d’éclater de rire, en songeant qu’un coup de vent malhonnête pourrait me trousser complètement à leurs yeux.

— Qu’avez-vous ? me dit ma tante en me considérant d’un air étonné et soupçonneux.

Je ne lui ai rien répondu et suis redevenue subitement sérieuse.

De retour à la maison, j’ai eu très grand-faim et j’ai demandé à Manon, la cuisinière, de me donner quelque chose à