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descendre, me menaçant d’une seconde correction si je refusais de la suivre.

Je dus me montrer avec mes yeux rouges, non seulement au prêtre, mais à l’assistance qui était assez nombreuse. Je crus mourir de honte. Il fallut m’asseoir au milieu de cette compagnie et soutenir les regards railleurs des invités. Pour comble d’humiliation, on parla, ce soir-là, de la façon de punir les enfants. Décidément on ne me regardait pas comme une grande fille.

— Ma pauvre demoiselle, me dit mon voisin, un gros homme rouge qui avait des verrues sur le nez, vous avez donc eu le fouet.

— Et ce ne sera pas la dernière fois qu’elle le recevra, dit ma tante, tant que mademoiselle se conduira aussi mal, on n’aura point d’égards pour son derrière.

— Le fouet est d’ailleurs bien bon pour la santé, dit le médecin d’un air grave, cela prévient la constipation et donne au sang de l’activité.

Je me retirai du dîner toute confuse et sans avoir eu le courage de rien manger.