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2 juin.

Comme cette correction m’avait toute bouleversée, que ce matin J’étais fort pâle et que je n’avais point d’appétit au déjeuner, ma tante a fait venir le docteur qui a ordonné de me purger, j’étais honteuse d’un pareil remède, mais j’ai dû l’accepter. Moi qui avais si grand plaisir à montrer mon derrière aux jeunes filles du couvent, il a fallu me menacer d’une correction pour que je me décidasse à me mettre en position. Rose[ws 1] était chargée de la délicate opération de me donner le lavement et, sans le vouloir, elle m’a causé un plaisir auquel je ne m’attendais pas. Comme je m’étais mise sur le côté pour lui présenter mon postérieur, elle ne put faire pénétrer la canule. Je dus me coucher à plat ventre, en travers du lit, la tête en bas et les fesses en l’air bien écartées. Rose[ws 1] m’amusa vivement à chercher le trou, comme si elle était aveugle, et quand elle l’eût trouvé, l’introduction de la canule dans mon derrière ne me causa que du plaisir. J’eus même de la peine à retenir un rire, réellement désas-

  1. a et b Note de Wikisource : Rose est le nom de la narratrice (et héroïne du roman) qui subit le lavement et ne peut donc pas être celle qui l’administre, il s’agit probablement de Manon, la cuisinière.