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des questions. Il y a ça et là des passages qui me plaisent tant à l’imagination qu’il m’en coûte, au milieu d’une si profonde jouissance, d’oublier mon pauvre corps ; bientôt je ne tiens plus le livre que d’une main, l’autre vient me gratter nerveusement mon bouton ; tout à ma lecture et à mon divertissement je suis sur le point de me pâmer encore une fois, quand ma tante apparaît, m’arrache le livre des mains et m’applique une paire de terribles soufflets qui m’enflamment les joues et les oreilles :

— Ah ! je vais vous apprendre, mademoiselle, à me désobéir de la sorte.

Un drap mince, une chemise me défendent seuls du châtiment. On les écarte et ma tante m’a vite jetée en travers du lit, les fesses en l’air. Tout lui est bon pour me châtier, et du cuir de ma propre ceinture oubliée près de mon lit, ma tante fait un fouet qui me déchire la peau. Alors je n’essaie plus de retenir les cris, je pleure et je demande grâce, mais on ne m’écoute pas et on me frappe sans pitié.

Je n’avais jamais été traitée aussi durement. Elle a voulu, sans doute, m’en lais-