paroles de Valentine me décideraient au mariage, mais elle ne s’attendait pas à un si prompt succès. Sa joie éclata bruyamment.
— Eh bien, monsieur le bailli, voilà une parole qui doit vous faire plaisir, dit-elle.
— Elle me ravit au ciel, répliqua le bailli plus froid, mais satisfait pourtant.
— Embrassez votre fiancé, mademoiselle, je vous le permets, dit ma tante.
Je m’approchai et je lui tendis le front, mais sa bouche glissa jusqu’à mes lèvres.
— Il me semble, dit-il, que je viens de baiser le printemps.
J’eus beau baisser la tête et essayer de me retenir, je pouffai de rire à son nez. Je chuchotai à l’oreille de Valentine :
— Il a senti ton cul.
— Tais-toi donc, fit-elle. Il faut te tenir maintenant.
Ma tante me lança un regard sévère, puis, dit au bailli, un peu décontenancé.
— C’est la joie, le bonheur qui l’émeut ainsi.