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toilette si négligée, je conçus un dépit et un ennui que je montrai d’abord beaucoup trop à Valentine, en ne lui répondant, à toutes les aimables et joyeuses questions qu’elle m’adressait, que par monosyllabes. Mais à peine commençais-je à me déshabiller, que voici Valentine empressée à me servir, elle tirait sur un lacet, elle dénouait, déboutonnait sans relâche. Quand je sortis, comme d’un sac, de mes robes et de mes jupes entassées sur le tapis.

— Oh ! fit-elle, comme tu as une jolie peau, et à la campagne, c’est extraordinaire !

J’étais confuse, je ne savais comment répondre à tant d’obligeance, et mon ressentiment contre elle commençait à se dissiper.

Tout d’un coup, comme j’allais passer une robe, je sentis qu’on me serrait les jambes et qu’on me baisait le bas du corps. C’était Valentine qui s’était agenouillée derrière moi et qui m’embrassait ainsi. Je devins toute rouge, mon cœur battit plus fort :

— Cesse, dis-je, cesse, si ma tante