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— Vous avez pris les pêches, Rosalie ?

— Oh ! Madame, fit Rosalie d’une voix indignée.

Je commençais à avoir peur et à trembler de tous mes membres ; je résolus de ne pas sortir des latrines avant que ma tante ait quitté le jardin, et comme j’avais un besoin pressant, je profitai de l’endroit. Je relevai mes jupes et me soulageai. Je finissais à peine quand j’entends ma tante demander à Rosalie où j’étais.

— Mamz’elle est dans les latrines, répond la fille.

Aussitôt ma tante m’appelle à grands cris. J’étais morte de peur ; je laisse tomber mes jupes, sors vivement et me mets à courir pour retrouver ma tante, qui me dit en m’apercevant :

— C’est vous, Mademoiselle, qui avez volé ces pêches ?

Malgré ma frayeur, je prends un air d’innocence et lui réponds sans hésitation :

— Non, ma tante, c’est Rosalie qui les a volées, je l’ai vue…

Tant d’assurance de ma part égare ses soupçons ; elle ordonne à Rosalie de venir :