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vingtaine comme cela sans interruption. Je poussais des cris déchirants. Je ne pouvais faire un mouvement, ayant les mains et les épaules maintenues par Rosalie, le ventre tenu par ma tante, et je devais laisser mes fesses en l’air, bien ouvertes, souffrir cet épouvantable supplice du fouet dont j’avais pu, je me demande comment, quelques jours avant m’amuser. Je hurlais comme une possédée et dans ma douleur je faisais de si grands efforts pour échapper à mes bourreaux que je parvenais à me remuer un peu, mais sans profit pour moi. Les coups tombaient sur la fesse gauche au lieu de m’atteindre sur la droite, ou même sur la peau sensible du trou ou de l’entre-cuisses, et c’était tout ce que je gagnais. À la fin, ma tante m’enserra si étroitement de ses bras que je ne pus remuer ; tous les mouvements qui m’étaient permis de faire c’étaient ceux d’ouvrir ou de fermer mon pauvre cul, d’écarter ou de rapprocher les cuisses. La honte à laquelle j’avais été si sensible d’abord disparaissait devant la souffrance ; et j’étais si indifférente alors à toute idée d’amour-propre que sans y