Page:Rebière - Mathématiques et mathématiciens.djvu/118

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
105
MORCEAUX CHOISIS ET PENSÉES

partie du cercle. Après cela, je décris du même sommet un autre plus grand cercle, et je trouve que ce second arc est encore la sixième partie de son cercle. Je décris un troisième arc concentrique sur lequel je fais la même épreuve ; et je la continue sur de nouveaux cercles, jusqu’à ce qu’Émile, choqué de ma stupidité, m’avertisse que chaque arc, grand ou petit, compris par le même angle, sera toujours la sixième partie de son cercle…

Nous voilà tout à l’heure à l’usage du rapporteur.

Pour prouver que les angles de suite sont égaux à deux droits, on décrit un cercle ; moi, tout au contraire, je fais en sorte qu’Émile remarque cela premièrement dans le cercle, et puis je lui dis : si l’on ôtait le cercle, et qu’on laissât les lignes droites, les angles auraient-ils changé de grandeur ? etc… On néglige la justesse des figures, on la suppose, et l’on s’attache à la démonstration. Entre nous, au contraire, il ne sera jamais question de démonstration ; notre plus importante affaire sera de tirer des lignes bien droites, bien justes, bien égales ; de faire un carré parfait, de tracer un cercle bien rond. Pour vérifier la justesse de la figure, nous l’examinerons par toutes ses propriétés sensibles ; et cela nous donnera l’occasion d’en découvrir chaque jour de nouvelles. Nous plierons par le diamètre les deux demi-cercles ; par la diagonale, les deux moitiés du carré : nous comparerons nos deux figures pour voir celle dont les bords conviennent le plus exactement et par conséquent la mieux faite ; nous distinguerons si cette égalité de partage doit avoir toujours lieu dans les parallélogrammes, dans