Page:Rebière - Mathématiques et mathématiciens.djvu/169

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un flambeau qui nous sert de guide au milieu de nos lectures et de nos recherches ; c’est lui, qui, dissipant la foule oiseuse des idées étrangères, nous découvre si promptement l’erreur et la vérité ; c’est par lui que les esprits attentifs dans les discussions les plus irrégulières reviennent sans cesse à l’objet principal qu’ils ne perdent jamais de vue ; c’est ainsi qu’ils abrègent le temps et l’ennui, recueillent sans peine le fruit des bons ouvrages et traversent ces vains et nombreux volumes où se perdent les esprits vulgaires. Si les mathématiques ont trouvé beaucoup de détracteurs, c’est que leurs lumières importunes détruisent tous les vains systèmes où se complaisent les esprits faux. C’est que si les mathématiques cessaient d’être la vérité même, une foule d’ouvrages ridicules deviendraient très sérieux ; plusieurs même commenceraient d’être sublimes ; mais il était bien naturel que les esprits supérieurs et les meilleurs écrivains ne parlassent des sciences exactes qu’avec une sorte d’admiration ; les grands hommes, dans quelque genre que ce soit, ne ravalent jamais les grandes choses ; ils tâchent de s’y élever.

Poinsot.

Si l’esprit d’un homme s’égare, faites-lui étudier les mathématiques ; car dans les démonstrations, pour peu qu’il s’écarte, il sera obligé de recommencer.

F. Bacon.