Page:Reboul - Les Traditionnelles, 1857.djvu/13

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Regarde le chemin des siècles révolus
Couvert des ossements de ceux qu’elle a vaincus ;
Les puissants novateurs sont déjà vieux pour elle.
A la porte du ciel placée en sentinelle,
Quand son glaive divin se prend à le trancher,
Le serpent de l’erreur ne peut plus rapprocher
Ses tronçons convulsifs expirant sur l’arène ;
Impassible au milieu de la frayeur humaine,
Que le ciel sur son front soit obscur ou serein,
Elle n’est pas d’hier et ne craint pas demain.
Alarmé du mépris que lui jette la terre,
As-tu du Golgotha bien sondé le mystère ?
Tu voudrais voir de fer le sceptre de roseau ;
Mais va, si le Christ dort, il est dans le vaisseau.
Son réveil suffira, sans le secours du monde.
Pour rendre le ciel pur et tranquilliser l’onde.
Nous avons vu des jours bien plus tristes encor ;
Quand l’aigle impérial abattant son essor
Dans les murs profanés de la ville éternelle
Enleva le pasteur sous sa serre cruelle,