Page:Recherches sur les Rubāʿiyãt - Arthur Christensen.djvu/64

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52 Deuxième Partie. Tu réclames une récompense pour m’avoir dépouillé de mon cœur. Chose étrange, qu’un voleur s’attend à une récomi)en8e’ ! Cependant les lamentations sur l’indifférence et le dédain de la bien-aimée ou sur la sé})arati()n {i^ — vLs — y>^) due à la destinée, le dé.^ir de l’union {V*o, — }’*^*)-> «ont les matières que traitent de i)référence les jioètes d’amour. La bien-aimée, l’amie ( i^^-A*/* — Jo — o>vav,o) est infidèle (i.^ :), et l’amant est malheurex (ï.’u :;^^.) , désesjiéré (jy^xj), insensé (xjij-jj>) ; il verse «le sang de son foie» (^K> ; ;jj->)’ errant comme Magnûn dans le désert, son cœur devient un «rôti» (uj^) par le feu des joues de sa maîtresse, et il cherche en vain un remède (, • , !-<,->) contre sa douleur (o .o — ,*.£ — -.J^ — ô_y^ — s*^). Le cœur de Firdauei est en flammes (litt. : devient un rôti), quand il est loin de toi ; à cause des pleurs et des flammes [de l’amour] son sein est en proie au feu et à l’eau. En pensant à toi il regarderait le jour du jugement comme un soulagement, car il brûle déjà, comme s’il subissait la punition de l’enfer-, «i^vA^J»* .yjAJL.^ f*-"*^ C>-à>0 *JL>J> c ;.^ .w.ÀX ^jjji4S- JO wfi-O, «JOCiXlJi Mon cœur affligé ressemble à un temple d’ignicoles, mon œil qui embrasse le monde ressemble au Tigre. Mon lit et mon coussin sont du feu et de l’eau : d’être noyé et de brûler, voilà ma coutume^. Plus les expressions sont outrées, i)lus elles font d’effet sur les Persans. La limite qui sépare le sublime du ridicule n’existe pas pour eux. On peut citer, à cet égard, deux distiques d’un qasida composé par un certain Sirâgi ou Sakari : La i)OUS8ière du chemin se transforme en fange par mes pleurs [quand je me demande] pourquoi, ayant mis le feu à moi, elle me quitte rai)ide connne le vent. 1 Al)ri Salîk (ibid.) . 2 Firdausî (Ethé, Sitzungsberichte d. konigl. bayr. Akad. d. Wiss. 1872 p. 302). — 3 Mu’izzi.