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Carartt’ic national et vif lilti-iaiic. 67

qui t-’xiste réellenicnt.

«J’étais un trésor caché», dit Dieu ii David’, «et je voulais être connu, et je créai la création afin que je puisse être connu.»

Une chose ne peut être connue

que par son contraste : v»»ihi pounpioi l’Éternel Bon a dû créer ce que nous api)elons le mal ; c’est une conséquence nécessaire de sa manifestation.

Mais le mal n’existe pas

comme une entité indépendante, c’est seulement la négation du bien, en d’autres mots, le non-existant^. En vérité, le

monde visible n’est qu’un mirage, qu’une réflexion de la divinité ; il y a le même rapport entre la divinité et le monde qu’entre le soleil et son image qui se réfléchit dans un étang^. Dieu seul existe : il est en même temps «l’amour et l’amant et l’aimée, le miroir et la beauté et celui qui regarde» (Abu Sa’id, Ethé no. 17). L’homme est émané de Dieu et retournera à lui, l’homme est comme la goutte qui se perd dans l’océan.

Nous avons «reposé doucement dans le néant de l’éternité, avant que le grand dôme du ciel fût créé» ; malheureux et étrangers dans la vie, nous désinnis «un reposoir dans la contrée du néant».

L’anéantissement (fana), le nirvana du sûfï, c’est cette union mystique avec Dieu, «qui est, nuit et jour, l’objet de la prière de tous», et pour en exprimer le désir, on use du langage de l’amour mondain. Le sùfï est l’amant <pn gémit, et Dieu est l’amie (l’ami). Le cœur de l’amant est une balle, et le frison de l’amie est le battoir courbé. Même les joues couleur de tulipe, les lèvres couleur de rubis et les grains de beauté de l’amie (l’ami) sont souvent mentionnés. Abfi Sa’ïd est le grand maître de ce lyrisme symbolique. Tantôt il se réjouit de la faveur spéciale de l’amie : (J merveille ! en donnant un coup de peigne à ses boucles frisées, cette lune a fait tomber ses cheveux parfumés d’ambre sur son visage.

Par cette ruse elle a caché ses belles joues, afin que ceux qui ne sont pas ses ami.s intimes ne la reconnaissent pas. (Ethé no. 92.)

Browne : A Literarj’ History of Persia I, p. 440. 2 ibid.

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ibid. p. 439.

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