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FRANCE.

le fleuve se bifurque. Arles, célèbre par ses femmes splendides, n’est plus la reine des Gaules, comme à la fin de l’Empire romain, quand elle assemblait vingt mille spectateurs dans l’amphithéâtre dont elle montre encore les ruines, qu’elle réunissait dans son port « les trésors de l’Orient, les parfums de l’Arabie, les délicatesses de l’Assyrie, les denrées de l’Afrique, les coursiers de l’Espagne et les armes des Gaules ». Aujourd’hui, par la faute des embouchures du Rhône, son port est vide, ses rues désertes.

Les Arènes d’Arles.

Des deux bras du Rhône inférieur, celui de gauche, le bras d’Arles, le Grand Rhône, s’empare des 86 centièmes du fleuve ; 14 centièmes s’écoulent par le bras droit ou Petit Rhône, que le castor n’a pas abandonné tout à fait et qui passe à Saint-Gilles, cité cinq fois moindre qu’au dixième siècle, puis s’engloutit dans la Méditerranée près du bourg fiévreux des Saintes-Maries-de-la-