Page:Reclus - Histoire d’un ruisseau.djvu/151

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de quelques mètres de longueur qui se creusent sur la plage de l’océan après le reflux de la marée ont aussi la forme serpentine la plus gracieuse. Chacun de ces petits sillons avec les affluents presque imperceptibles qui le rejoignent se dessinent sur le sol comme l’image d’un arbuste aux tremblotantes ramures. D’une seule de ses vagues qui s’écroule avec fracas sur le bord, la puissante mer recouvre d’une couche de sable tous ces petits systèmes de fleuves en miniature ; mais les filets d’eau qui redescendent se creusent de nouveau un chemin, et leurs lits, larges de quelques millimètres à peine, se développent de nouveau en une série d’ondulations régulières. Qu’un trou se forme dans le sable au-dessus de quelque débris roulé par le flot ou de la retraite d’un animal marin, et le petit torrent de gouttelettes entraîné vers cet entonnoir y disparaît en tournoyant avec un mouvement analogue à celui d’une vis. De même quand le microscope nous révèle les mystères de la simple goutte à peine visible