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l’homme et la terre. — orient chinois

cipaux représentants de ce faciès remarquable. Le flot du grand Kuro-sivo, le « Courant noir », qui coule le long de la côte orientale du Japon, fut le porteur de ces envahisseurs venus des îles lointaines.

D’après une photographie.

enfants japonais

Tous ceux qui étudient les dessins japonais sont frappés du contraste que présentent les paysans et les nobles, tels que les dessinent ou les peignent les artistes. Les campagnards, figurés très fidèlement, ont une forme de visage qui se rapproche de celle du Mongol, large, plate, à nez peu saillant, à front bas, à paupières disposées normalement, suivant une ligne horizontale. Les nobles, au contraire, sont portraiturés d’une manière toute conventionnelle et ne ressemblent que de loin à leur véritable type, en admettant que ce soit bien celui des Polynésiens : on leur donne une figure ovale et allongée, un nez d’une courbure aquiline très forte, une bouche presque imperceptible et des yeux d’une extraordinaire obliquité pointant vers le nez, suivant un angle plus marqué qu’il ne l’est en aucune race humaine. Les portraits de femmes, peints par les artistes japonais suivant le type consacré, sont ceux qui étonnent le plus à cet égard : ils semblent réellement le plus en désaccord avec la nature. Tandis que sur des photographies de femmes japonaises, la ligne axiale des yeux dévie de