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l’homme et la terre. — seconde rome

De même que l’autorité absolue ne pouvait comprendre qu’un maître et n’admettait qu’une forme religieuse, elle exigeait une législation unique pour tous les peuples réunis sous sa férule. Héritant de Rome, Bysance avait pour mission naturelle de résumer les lois des Romains et de les concentrer en un code définitif.

Cl. Alinari.

ravenne — l’empereur justinien, sa suite et maximien
(Mosaïque du sixième siècle.)


Ce fut l’œuvre spéciale accomplie, sous la direction de Tribonien, par les juristes de Constantinople pendant le règne du Thrace Justinien. Le code qui porte le nom de cet empereur, les Institutes, les Novelles et les Digestes ou Pandectes constituent une œuvre considérable qui fait peser encore sur les peuples modernes tout le poids de l’autorité romaine. Dans la pensée de Justinien, la loi absolue devait se confondre avec l’immuable volonté de l’empereur, les peuples vivant sous la double terreur devaient obéir en silence. Mais ce théoricien du devoir impérial sans limites fut sur le point de fuir devant son peuple, lors d’une révolution