littérature kanaque ne comprend d’autres livres que la Bible, des chants religieux, de petits traités d’école et, à l’usage des enfants, un « guide pour connaître les richesses », résumé d’économie politique[1]. Les indigènes, dressés dès l’école, ont très bien appris à mettre leurs petits gains à la caisse d’épargne.
Cl. J. Kuhn, Paris.
Or, la perspective de la richesse est toujours fort dangereuse, même pour ceux qui ont fait vœu de pauvreté et de renoncement, Ainsi les missionnaires wesleyens de la Polynésie se trouvèrent entraînes, quelques-uns peut être inconsciemment, à se faire en réalité chefs de pirates, ou du moins à patronner des guerres de conquête. Les insulaires de Tonga, déjà convertis à la foi protestante et pratiquant les rites suivant les prescriptions de leurs directeurs spirituels, envoyèrent nombre des leurs dans les îlots méridionaux de l’archipel de Viti et, peu à peu, le mouvement de migration se changea en invasion. Devenus « redresseurs de torts », c’est-à-dire conquérants, les Tongans finirent par s’emparer
- ↑ H. Gros, Bulletin de la Société d’Anthropologie de Paris, séance du 30 février 1896.