sainteté du dimanche, les naturels naïfs se croient tous obligés d’apparaître devant le pasteur en vêtements européens dûment achetés dans sa boutique : les femmes sont habillées d’indiennes légères, tandis que les hommes, sous le torride climat équatorial, portent de gros vêtements de laine, comme des marins de l’Océan Arctique. Mais, après le service, on les voit se précipiter sous les groupes d’arbres les plus rapprochés de la chapelle, se dévêtir de leurs habits, pantalons et chemises, et reparaître, enfin délivrés pour quelques minutes de leurs costumes de torture et se prélassant sur l’herbe dans leur belle nudité ornée d’une guirlande en feuilles de cocotier[1].
Cl. du Globus.
On comprend combien ce passage brusque de l’une à l’autre sensation, suivant les conditions variables de l’atmosphère, doit avoir de conséquences funestes, surtout quand l’hypocrisie morale, ce qui est
- ↑ Frank T. Bullen, The Cruise of the « Cachalot », t. II, p. 91.