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animaux autrefois domestiqués

trouve partiellement dans une voie régressive. Des espèces ont été détruites qui auraient pu devenir des aides précieux, et d’autres encore qui, pour le moins, contribuaient à la beauté et à la gaieté de notre planète ; maintenant on ne les connaît plus dans les vitrines de nos collections que par de rares spécimens, et par les descriptions et les gravures que de sagaces naturalistes ont consacré à la faune disparue. Des espèces encore, tel le kangourou, sont gravement menacées, et si elles venaient à périr, la perte serait irrémédiable. D’autre part, des animaux autrefois apprivoisés sont retournés de nos jours à la vie errante.

la chaine des andes, vue de la grotte d’ultima speranza


Ainsi les archéologues ont constaté d’une manière indubitable que les Egyptiens de l’ « Ancien Empire » comptaient dans leurs troupeaux d’animaux domestiques trois espèces d’antilopes, l’algazelle (A. leucoryx), la gazelle proprement dite (A. dorcas) et le defalla (A. ellipsiprymna) ; en outre un bas-relief signalé par Lepsius dans ses Denkmaeler, — représente parmi les troupeaux d’animaux domestiques recensés par les scribes une quatrième espèce d’antilope, le damalis senegalensis, aux cornes en forme de lyre. Le bouquetin bedden, capra sinaitica, que l’on rencontre encore en multitudes sauvages entre le Nil et la Mer Rouge, ainsi que dans le massif du Sinaï, avait été également apprivoisé[1]. Mais dès le « Moyen Empire » l’algazelle était la seule de ces antilopes ou chèvres

  1. Fr. Lenormant, Les Premières Civilisations.